Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons pour une première journée dans le Sine Saloum.
Surprise, le bras du fleuve qui hier était à nos pieds s’est retiré laissant apparaitre de nombreux bancs de sables. Bien que situé à près de 30 kilomètres de la côte, l’influence de la marée est encore très forte. Elle l’est de plus en plus d’ailleurs pour des raisons dont nous reparlerons, ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle.
Nous prenons notre petit déjeuner en profitant de cette vue. Nous faisons connaissance avec Ismaël qui sera notre guide pendant notre séjour dans le Sine Saloum.
Les employés de l’hôtel nous invitent à partager leur repas, qu’ils prennent tous en commun dans une ambiance conviviale.
Aujourd’hui nous allons découvrir ce dédale que constitue les bras du fleuve Saloum inextricablement liés à ceux du Sine.
Nous quittons notre gîte en voiture avec Aliou et Ismaël, direction Toubacouta, village au bord du fleuve lui aussi. De là nous prenons une pirogue motorisée pour commencer notre balade.
Après quelques minutes de navigation sur le fleuve nous nous aventurons dans des bras du fleuves plus étroits. Les « bolongs » sont bordés de mangroves. Nous nous engageons sous les palétuviers. Notre piroguier nous montre les huîtres, accrochées aux racines et tient à nous les faire goûter…
Cette mangrove est indispensable pour de nombreuses raisons. Elle protège de l’érosion, de l’ensablement et de la salinisation des sols. Elle constitue également un écosystème riche dont la disparition risque de mettre en péril de nombreuses espèces.
Pourtant elle disparait, à cause de plusieurs facteurs. Son exploitation pour l’utilisation du bois, mais également du fait du changement climatique qui, avec l’élévation de la température et la sécheresse, augmente la concentration de sel, ce qui tue les palétuviers.
C’est pourquoi une politique de reboisement est mise en place. Par exemple dans la commune de Toubacouta, cinq hectares ont été replantés ces dernières années.
Ce replantage est combiné à la mise en place de l’exploitation d’huîtres et de miel (que nous recroiserons plus tard), ce qui aide les villageois et les incite à ne pas surexploiter la mangrove pour le bois.
Nous quittons les bolong et accostons sur une des « îles aux coquillages »
Ismaël nous raconte l’histoire de ces îles aux coquillages, qui loin d’être naturelles sont le résultat de la présence humaine. Ces amas de coquillages seraient les restes des coquillages consommés par les hommes ayant occupé cet endroit depuis plusieurs siècles.
Nous marchons dans l’île, croisons quelques Baobab, puis profitons du jour qui décline, au bord de l’eau. Une petite séance de Yoga en prime!
Ici aussi toutes sortes d’oiseaux nous accompagnent. Et nous n’avons pas fini de les admirer aujourd’hui !
Nous reprenons la pirogue, et nous rendons aux abords du « reposoir aux oiseaux ». Cette île au milieu du fleuve est, étonnamment, le lieu de repos d’un nombre impressionnant d’oiseaux.
Nous arrivons un peu avant le début de la nuit. Un magnifique ballet commence alors sous nos yeux. Un par un des groupes de chaque espèce d’oiseaux viennent se poser dans les arbres pour y passer la nuit.
Parmi les derniers arrivants un groupe de pélicans majestueux se posent finalement, tels les patriarches de ce lieu, comme pour clore le bal.
La nuit arrive, nous repartons discrètement, sans le moteur pour ne pas perturber les oiseaux.
Nous glissons sur le fleuve, le calme de la fin de journée nous accompagne jusqu’à Toubacouta.
Il fait complètement nuit lorsque nous arrivons au village. Nous reprenons la voiture pour rentrer à l’hôtel pour un repos bien mérité.