Fin de journée au parc Akagera

Nous quittons donc le nord du parc direction les lacs plus au sud pour une balade en bateau. Notre rendez-vous est prévu à 16H.

Mais la nature sauvage en décidera autrement. Sur le chemin, nous rencontrons une famille de rhinocéros au milieu de la route, visiblement peu décidés à nous laisser passer. Ils semblaient vouloir nous rappeler que nous sommes peu de chose face à cette nature sauvage que l’on maltraite tant. Nos petits programmes sont bien dérisoires quand les forces de la nature se rebellent que ce soit sous la forme d’un évènement climatique, d’un animal ou même d’un virus… et c’est une bonne leçon finalement.

Après les avoir longuement admirés, ils nous laissent finalement passer, mais cette demi-heure de retard nous fera rater l’heure du bateau. Nous devrons donc attendre le suivant.

En attendant nous faisons une petite balade au bord du lacs et nous croisons plusieurs hippopotames à l’affut, quelques singes et bien sûr beaucoup d’oiseaux dont ce magnifique vanneau du Sénégal que nous avions déjà croisé ce matin.

Nous montons finalement dans le bateau. Il est un peu tard, ce qui veut dire que nous ferons la visite à la nuit tombante. C’est plutôt agréable, mais un peu plus compliqué pour les photos.

Nous longeons les rives du lacs et pouvons admirer la faune sur les rives ou dans l’eau.

Sur les berges nous apercevons quelques animaux déjà croisés plus tôt: des impalas parfois bien cachés, des hippopotames, des buffles accompagnés de leurs fidèles pics-boeufs à bec rouge. Quelques crocodiles sont également à l’affut.

Beaucoup d’oiseaux bien sûr, comme ces tisserins eux aussi en train de confectionner leurs nids, les hérons goliath et les majestueux pygargues vocifères (leur nom anglais, « African Fish Eagle » permet mieux de comprendre la famille à laquelle ils se rattachent). Les cormorans, les ibis et bien d’autres ne manquent pas à l’appel.

Le soleil se couche. C’est l’heure où les oiseaux se regroupent pour la nuit et nous pouvons admirer leurs danses, ils se croisent et se frôlent toutes espèces confondues dans les dernières lueurs du jour.

C’est l’heure de rentrer. Nous rejoignons le débarcadère. Il fait presque nuit lorsque nous quittons le parc, pour rejoindre à quelques kilomètres notre logement pour cette nuit. Il s’agit de l’Akagera Rhino Lodge.

Nous allons passer une nuit dans cette résidence éco-touristique aux chambres spacieuses et agréables. De notre terrasse la vue nous donnera encore l’impression d’être retiré du monde.

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Journée au parc Akagera

Samedi matin, réveil aux aurores, après cette nuit agitée. Nous plions les tentes sous les premières lueurs du jour.

Aujourd’hui, nous allons poursuivre notre exploration du parc. Nous quittons le campement et admirons les magnifiques paysages alors que le jour peine à se lever.

Dans la belle lumière du matin, nous croisons quelques drôles d’oiseaux. L’étrange vanneau du Sénégal, (déjà croisé à Yamoussoukro, chez Marie et Mamadou à Diatoula Les Terres Douces), et le tout aussi étrange francolin à gorge rouge.

Mais la rencontre la plus émouvante de ces premières heures de la matinée est une famille d’élégantes girafes, qui nous laissent le passage nonchalamment, en se dirigeant vers le fond de la vallée.

Puis de nouveaux les zèbres et de nombreux oiseaux plus étonnants les uns que les autres. On ne peut pas les citer tous, mais pour ceux que ça intéresse nous ferons un petits résumé de tous les oiseaux croisés lors de notre voyage.

Puis nous nous arrêtons pour prendre un petit déjeuner. C’est un des rares endroits dans le parc où l’on a le droit de sortir de la voiture.

Le petit déjeuner est copieux, accompagné de café et de thé. Tout ça aux abords de buissons qui abritent des dizaine de papillons plus chatoyants les uns que les autres.

Mais nous rangeons rapidement car les choses semblent s’animer sur la plaine alentour.

Effectivement un peu plus loin nous attendent plus d’une dizaine de lions, dans les hautes herbes et d’autres dont un mâle nonchalant, sont même allongés au milieu du chemin.

Nous avons le temps de les admirer longuement, sous l’œil attentif de nombreux oiseaux, dont ce magnifique guêpier d’Europe.

Après de longues minutes d’observations, nous quittons les lions à regret, et continuons la visite.

Nous croisons des impalas, des topis et bien sûr toujours de nombreux zèbres.

Après quelques heures nous nous arrêtons pour faire une pause au bord du lac.

Là nous attendent des dizaines de tisserins, affairés à fabriquer leurs étonnants nids.

Mais nous devons rapidement repartir, car nous avons rendez-vous à 16H à l’autre bout du parc pour une visite sur le lac.

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En route vers le parc Akagera

Bientôt 8H, nous sommes déjà levés, et presque réveillés! Ivan arrive à la résidence avec l’impressionnant Land Cruiser vert qui va nous transporter pour quelques jours dans notre périple dans l’est du Rwanda. Véhicule parfait pour tous nous emmener à bon port (nous sommes 6) et pour profiter de la balade (toit ouvrant, appréciable lorsque nous seront au parc).

Ivan sera notre guide, chauffeur, ami et fera presque partie de la famille à la fin de notre séjour. Il nous accompagnera pendant toutes nos sorties à l’extérieur de Kigali. Son approche du voyage, sa relation avec la nature nous ont tout de suite séduit. N’hésitez pas à regarder ses photos et à le contacter si vous êtes de passage au Rwanda! https://www.instagram.com/ivan__mucyo

Ivan à Nyungwe. Nous en reparlerons…

Après un café, nous chargeons tant bien que mal la voiture et nous voilà partis.

Première étape, Fumbwe, au bord du lac Muhazi à 45 minutes de Kigali. Nous admirons du haut de la colline cet étrange lac qui s’étire sur des dizaines de kilomètres mais qui ne mesure que quelques centaines de mètres de large. Cela lui donne parfois une allure de fleuve et, vu d’en haut, celle d’un étonnant lézard. Nous y croisons également de nombreux oiseaux tels ce magnifique souimanga à ventre jaune ou encore ce beaumarquet melba.

Puis direction notre destination principale du jour: le parc Akagera.

Il s’agit d’un parc national de plus de 1000 km2, dans l’est du Rwanda proche de la frontière avec la Tanzanie. Le parc a eu une histoire mouvementée mais depuis 2010 il est administré par African Parks, une ONG vouée à la conservation de la nature, en collaboration avec les communautés locales.

Nous entrons dans le parc vers 13H. Une fois les formalités effectuées nous prenons notre déjeuner pique-nique, délicieux comme d’habitude.

Nous voilà prêts, c’est le vrai départ pour l’aventure dans le parc.

Notre objectif principal pour cette après-midi est d’arriver au camp Mutumba avant la tombée de la nuit. Mais bien sur entre temps nous espérons bien faire de belles rencontres et profiter du paysage. Et nous ne seront pas déçu. Nous rencontrerons successivement un troupeau de zèbre (un peu cachés), une famille d’éléphant (pas très contents de nous voir apparemment), des babouins anubis (dont quelques bébé adorables)

Plus loin nous croisons, d’autres singes (vervet), d’élégantes impalas et de nombreux oiseaux dont nous reparlerons plus tard.

Nous manquons une magnifique vue (d’après Ivan) au moment du couché de soleil, pour cause de ciel nuageux. Mais nous croisons malgré tout de magnifique paysages.

Les derniers kilomètres seront moins contemplatifs, car nous devons rejoindre le camp avant la nuit et nous sommes un peu en retard.

Mission accomplie, nous arrivons juste à temps pour voir le coucher de soleil. Nous passons les barrières électriques de protection du camp (nous verrons plus tard que nous ne regretterons pas qu’elles soient là et qu’elles fonctionnent bien!)

Nous ne trainons pas trop car il faut encore monter les tentes, après une petite visite du camp. En deux mots: un coin sanitaire, un petit espace repas abrité au cas où, le coin « feu de camp » et le tas de bois pour l’alimenter. En gros c’est tout.

Les tentes sont montées juste à temps avant qu’il fasse complétement nuit. Une petite complication se présente quand nous constatons qu’il manque un arceau pour une des tentes, mais nous bricolons et ça passe. Nous profitons ensuite de la fin du coucher de soleil tout en préparant le feu et le repas du soir.

Moment de calme incroyable. Nous sommes au milieu du parc aucune présence humaine à des dizaines de kilomètres à la ronde.

Nous profitons de notre repas, puis d’une petite soirée musique (Ivan a amené sa guitare)

Nous allons nous coucher afin de bien nous reposer pour profiter de la journée du lendemain.

Mais la nuit sera un peu plus agitée que prévu. Vers minuit les buffles nous réveillent avec le cri rauques. C’est plutôt agréable.

Plus tard dans la nuit nous sommes réveillés par pas mal d’animation dehors. Visiblement les autres sont debout.

Des rugissements inquiétants semblent bien être ceux de lions. Visiblement troublé par notre agitation, l’un d’entre eux s’approche, énervé, de notre camp. Il tente de charger vers nous, mais la clôture électrique est là pour le dissuader.

Ivan allume les phares et le moteur du 4×4 pour les faire fuir. Mais ils encerclent le camp et ne semblent pas décidés à partir. La nuit redevient calme cependant, petit à petit. Et nous retournons nous coucher.

D’après Ivan cette petite aventure est assez rare. D’ailleurs personne ne nous croit quand on la raconte. (Heureusement nous avons des preuves!). On doit s’en doute se juger chanceux!

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Notre voyage au Rwanda

Celles qui me connaissent  savent que je suis Rwandaise à 100%, disons de mère et de père. Mais plus les années passent plus je pense que me définir seulement de cette manière n’est pas en cohérence avec mon sentiment intérieur. Et j’ai compris pourquoi lors de mon dernier voyage que j’ai entrepris en famille et avec mes deux amis (ma petite sœur de cœur Alejandra et mon pote Léo son mari)

J’ai compris que je ne pouvais pas me définir uniquement comme Rwandaise. Si mes jambes qui me permettent de marcher, mes pieds qui me permettent d’être solide et ma colonne vertébrale qui me permet d’être debout droite appartiennent au Rwanda, mes bras, mes yeux, mes oreilles mon sang me permettent d’être une fille du monde. Par tout ce que les pays dans lesquels j’ai vécu, principalement en Afrique et en France m’ont apportés pour être la femme que je suis aujourd’hui.

Ce voyage m’as appris encore autre chose : face a la beauté de ce pays cette beauté à couper le souffle que nous avons reçu gratuitement, je devais en être aussi l’ambassadrice, la protectrice. Pour que les générations futures y compris mes enfants puissent aussi avoir le droit  un jour d’admirer, ne fut-ce que pour se ressourcer.

Car oui pour moi les paysages Rwandais sont un antidépresseur naturel et je me fais une joie de vous faire partager ce pays. Petit pays par la taille, mais grand pays par beaucoup d’aspects. Pays à la beauté incroyable qui est ma colonne vertébrale mes jambes et mes pieds.

Merci à mon partenaire de vie qui as rédigé ses articles et qui as pris les photos

Merci à mes enfants

Merci à Amine, Alejandra, Léo pour la confiance .

Merci Ivan pour les moments inoubliables que nous avons vécu avec toi surtout au parc Akagera.

Ivan au bord du lac Kivu

Continue d’écouter ton cœur ❤ qui te pousse à parler et à embrasser les arbres tu as tout compris Tu es un être vivant parmi les autres êtres vivants.

Je sais que vous êtes plusieurs à me dire que c’est votre rêve d’aller visiter le Rwanda.

Je sais que vous attendez que je puisse vous montrer le Rwanda à travers mes yeux.

En attendant que ce rêve se concrétise, je vous invite à voyager à travers nos articles.

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10ème jour et départ: Au revoir

C’est déjà le dernier jour de notre séjour. Nous n’en savourons que mieux le dernier petit déjeuner.

Nous profitons quand même des dernières heures au Sine Saloum pour nous promener autour de l’hôtel. Nous grimpons sur l’île au coquillage et au bord de l’eau nous découvrons quelques ruches qui permettent de valoriser la mangrove pour les villageois et ainsi contribuer à la conserver.

Par le plus grand des hasards, j’ai retrouvée aux Barracudas mon amie Rym que j’ai connue lorsque je vivais en Tunisie.

Nous prenons à regret le chemin de Dakar et de l’aéroport pour notre départ du Sénégal. C’est Abdou, qui nous avait déjà conduit de l’aéroport au Gîte du lac qui sera de nouveau notre chauffeur. Nous disons au revoir à regret à nos guides, Ismaêl et Aliou qui ne pourra nous conduire à l’aéroport car de nouvelles aventures l’attendent en direction de la Casamance.

Nous quittons le Sénégal enchantés par notre séjour et pleins de souvenirs dans la tête.

D’abord nous voulons remercier toutes les personnes que nous avons croisées. Nos guides bien sûr, Aliou, Kamara, Ismaël ainsi qu’Abdou qui nous a conduit à deux reprises. Mais également toutes les personnes qui nous ont accueillis dans les gîtes où nous avons dormi. Une mention spéciale à Alain au Gîte du Lac qui s’est surpassé pour nous proposer des plats végétariens, et pour saluer sa volonté d’apprendre et de progresser. Mais également à Jonas, Sherif, Khadi, Aïsha, Lamine, Adama et bien d’autres que nous ne pouvons tous citer.

Nous repartons également avec le souvenir d’expériences marquantes, en particulier celles qui nous ont amenés à découvrir les initiatives locales et solidaires. En particulier nous resterons marqués par l’expérience du Village Pilote (3ème jour), qui est un endroit unique et dont l’engagement de chacun des intervenants de cette aventure est admirable.

De même l’expériences de la communauté Jigéen Jambaar (5ème jour) nous a enthousiasmés et là encore l’engagement de tous dans cette expérience nous a beaucoup marqués.

De manière générale le Sénégal nous a impressionné par la capacité de ses habitants à trouver des solutions locales, simples et respectueuses de l’environnement aux nombreux défis qui se posent sur ces terres souvent exigeantes et déjà durement touchées par les conséquences du changement climatique et des autres dérèglements environnementaux.

Ce voyage a aussi été l’occasion de créer des liens forts avec les personnes que nous avons rencontrées, mention spéciale à Aliou, Ismaël qui ont été plus que des guides, presque des frères.

Avec tous ces beaux souvenirs nous tenons aussi à remercier notre amie Mélina de Click & Trip qui nous a aidés à organiser ce voyage à notre image. Nous recommandons ses services à 100%!

Notre avion quitte la piste. Au revoir Sénégal, et à bientôt !

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9ème jour: Pique-nique sur l’île

Aujourd’hui sera une journée tranquille. Nous profitons une fois de plus du petit déjeuner, avec une vue imprenable sur le fleuve.

Puis nous embarquons de nouveau, cette fois directement au départ de l’hôtel. Le piroguier est accompagné de son fils qui va nous conduire de main de maître jusqu’à notre destination: une île au milieu du fleuve.

En chemin, nous avons le temps d’admirer les nombreux oiseaux qui peuplent les rivages. Pélicans, sternes royales, hérons cendrés, grands cormorans… On dirait que le fleuve leur appartient!

Sur les rives ce sont les baobabs qui semblent veiller sur nous

Nous accostons sur l’île, puis commençons par une agréable baignade dans le fleuve. L’eau est claire et chaude. C’est un vrai plaisir.

Nous pouvons passer au déjeuner concocté par le cuisinier des Barracudas qui a tenu compte de nos habitudes végétariennes. L’ambiance est conviviale.

Nous somnolons un peu sur cette île (de coquillage comme il se doit), en savourant un thé, puis profitons encore un peu de ce cadre paradisiaque avant de prendre le chemin du retour.

Nous voilà repartis. Nous croisons une embarcation de pécheurs en plein travail. Ils sont en train de larguer leur « senne », ce filet encerclant qui va permettre de piéger un banc de poisson. La manœuvre est délicate, tout se joue sur la rapidité et la dextérité du pilote. Nous ne saurons pas si la pêche a été fructueuse, et nous continuons notre route.

Le soir les femmes du village passent la soirée avec nous et nous partageons leurs danses.

Demain sera déjà notre dernier jour au Sénégal…

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8ème jour: Randonnée paisible

Programme léger pour aujourd’hui. Nous tenons à profiter du calme du lieu pour nous reposer. Nous nous contenterons donc d’une randonnée aux alentours de l’hôel.

Nous partons à pied, toujours accompagnés d’Aliou et Ismaël.

La marée et basse et de nombreux passages que nous empruntons sont, à marée haute, recouverts d’eau comme en témoigne cette pirogue échouée loin de tout bras du fleuve.

Nous faisons quelques rencontres intéressantes. Des chacals, un loup « africain », toutes sortes d’oiseaux, une vache curieuse.

Loup africain

Nous rendons visite à un baobab sacré.

Ismaël en profite pour nous indiquer les bienfaits de nombreuses plantes et nous parle de son intérêt pour ces savoirs traditionnels. Il regrette que ces connaissances se perdent et nous explique ses efforts pour les recueillir et en perpétuer la transmission.

Au retour nous faisons une pause sous l’ombre d’un anacardier. Un villageois nous propose de gouter à ses pommes de cajou. C’est un fruit très juteux, surmonté par une coque qui contient une précieuse graine : la noix de cajou.

De retour à l’hôtel, nous profitons du calme de la fin de journée pour nous reposer et lire tranquillement au bord de la piscine.

C’est l’occasion de terminer « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, dont l’histoire est fortement marquée par la culture sérère. Le roman se termine d’ailleurs dans un village du Sine Saloum, probablement à quelques kilomètre d’ici…

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7ème jour: Dans les dédales du Saloum

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons pour une première journée dans le Sine Saloum. 

Surprise, le bras du fleuve qui hier était à nos pieds s’est retiré laissant apparaitre de nombreux bancs de sables. Bien que situé à près de 30 kilomètres de la côte, l’influence de la marée est encore très forte. Elle l’est de plus en plus d’ailleurs pour des raisons dont nous reparlerons, ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle.

Nous prenons notre petit déjeuner en profitant de cette vue. Nous faisons connaissance avec Ismaël qui sera notre guide pendant notre séjour dans le Sine Saloum.

Les employés de l’hôtel nous invitent à partager leur repas, qu’ils prennent tous en commun dans une ambiance conviviale.

Aujourd’hui nous allons découvrir ce dédale que constitue les bras du fleuve Saloum inextricablement liés à ceux du Sine.

Nous quittons notre gîte en voiture avec Aliou et Ismaël, direction Toubacouta, village au bord du fleuve lui aussi. De là nous prenons une pirogue motorisée pour commencer notre balade.

Après quelques minutes de navigation sur le fleuve nous nous aventurons dans des bras du fleuves plus étroits. Les « bolongs » sont bordés de mangroves. Nous nous engageons sous les palétuviers. Notre piroguier nous montre les huîtres, accrochées aux racines et tient à nous les faire goûter…

Cette mangrove est indispensable pour de nombreuses raisons. Elle protège de l’érosion, de l’ensablement et de la salinisation des sols. Elle constitue également un écosystème riche dont la disparition risque de mettre en péril de nombreuses espèces.

Pourtant elle disparait, à cause de plusieurs facteurs. Son exploitation pour l’utilisation du bois, mais également du fait du changement climatique qui, avec l’élévation de la température et la sécheresse, augmente la concentration de sel, ce qui tue les palétuviers.

C’est pourquoi une politique de reboisement est mise en place. Par exemple dans la commune de Toubacouta, cinq hectares ont été replantés ces dernières années.

Ce replantage est combiné à la mise en place de l’exploitation d’huîtres et de miel (que nous recroiserons plus tard), ce qui aide les villageois et les incite à ne pas surexploiter la mangrove pour le bois.

Nous quittons les bolong et accostons sur une des « îles aux coquillages »

Ismaël nous raconte l’histoire de ces îles aux coquillages, qui loin d’être naturelles sont le résultat de la présence humaine. Ces amas de coquillages seraient les restes des coquillages consommés par les hommes ayant occupé cet endroit depuis plusieurs siècles.

Nous marchons dans l’île, croisons quelques Baobab, puis profitons du jour qui décline, au bord de l’eau. Une petite séance de Yoga en prime!

Ici aussi toutes sortes d’oiseaux nous accompagnent. Et nous n’avons pas fini de les admirer aujourd’hui !

Nous reprenons la pirogue, et nous rendons aux abords du « reposoir aux oiseaux ». Cette île au milieu du fleuve est, étonnamment, le lieu de repos d’un nombre impressionnant d’oiseaux.

Nous arrivons un peu avant le début de la nuit. Un magnifique ballet commence alors sous nos yeux. Un par un des groupes de chaque espèce d’oiseaux viennent se poser dans les arbres pour y passer la nuit.

Parmi les derniers arrivants un groupe de pélicans majestueux se posent finalement, tels les patriarches de ce lieu, comme pour clore le bal.

La nuit arrive, nous repartons discrètement, sans le moteur pour ne pas perturber les oiseaux.

Nous glissons sur le fleuve, le calme de la fin de journée nous accompagne jusqu’à Toubacouta.

Il fait complètement nuit lorsque nous arrivons au village. Nous reprenons la voiture pour rentrer à l’hôtel pour un repos bien mérité.

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6ème jour: Vers le Sine Saloum

Nous quittons déjà Lompoul et le Camp du Désert. Une dernière fois nous remontons la piste menant du Camp du Désert au village. En 4×4 cette fois-ci.

Avant de prendre la route nous nous arrêtons de nouveau dans le village de Lompoul, afin de visiter la pépinière villageoise qui bénéficie d’un don de 5€ pour chaque voyage fait avec Esprit d’Afrique.

Le père d’Aliou est l’une des personnes qui a grandement contribué à la mise en place de cette pépinière. Aujourd’hui à la retraite il s’y rend encore presque quotidiennement. Nous le croisons d’ailleurs lors de notre visite, et c’est un plaisir de faire sa connaissance.

La pépinière est un élément essentiel dans l’effort de reboisement et la lutte contre la désertification. En effet les jeunes eucalyptus sont d’abord cultivés ici, avant d’être confiés aux villageois qui en font la demande, pour protéger leurs champs et s’opposer à la progression du désert. La pépinière comporte également de nombreuses autres espèces qui serviront également aux villageois.

Nous prenons cette fois vraiment la route, pour notre long périple de la journée. Il s’agira de rallier d’ici ce soir le delta du Saloum, non loin de Sokone, ce qui représente pas loin de 250 km.

Nous traversons Kébémer puis Mékhé, capitale de la chaussure sénégalaise et autres objets en cuir, villes dans lesquels nous ne nous attardons pas.

A partir de Mékhè nous empruntons une piste. Nous y croisons des baobabs majestueux, des vautours en plein travail, des chèvres esseulées et de nombreux villages au noms parfois mystérieux tel « Baba Garage ».

Nous longeons la mine de phosphate de Gadde Bissik, exploitée depuis quelques années. Symbole de la dépendance de l’agriculture industrielle aux engrais phosphatés, cette mine dont l’extension est envisagée, est déjà source de tensions avec les populations des villages avoisinants.

Nous traversons Fatick, puis continuons en direction de Foundiougne, ville à laquelle nous accédons en traversant le nouveau pont, ouvert à la circulation il y a quelques semaines à peine. Il remplace l’ancien bac, et facilitera l’accès à la région et même à la Gambie. Cependant le pont est payant, ce qui en limite l’accès pour certaines catégories de population. Le pont sera inauguré officiellement quelques jours après notre passage par le président Macky Sall et baptisé « pont Nelson Mandela ».

Nous nous arrêtons pour déjeuner « Chez Anne-Marie », sur les rives du fleuve Saloum, en face du pont et à l’abris d’un vénérable baobab.

Après le déjeuner, nous reprenons la route, il nous reste 45 kilomètres à parcourir. Les derniers se font sur la piste, avant de déboucher sur un monticule de coquillage. Nous y sommes. Les bungalows du barracuda sont répartis sur les berges de l’une des centaines de ramifications composants le delta du Saloum.

Nous sommes accueillis par l’équipe de l’hôtel, et savourons une boisson de bienvenue. Mais nous reparlerons de ce site incroyable demain.

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5ème jour: Le village de Lompoul

Aujourd’hui, journée d’immersion dans le village de Lompoul. Il s’agit du village d’Aliou, notre chauffeur.

Nous quittons le camp à pied. En chemin, nous longeons des plantations maraîchères, notamment des champs d’oignons, puis des alignements d’eucalyptus. Ceux-ci ne sont pas ici par hasard. Ils font partie de la stratégie de lutte contre la désertification, mise en œuvre depuis de nombreuses années. Cette plante originaire d’Australie permet de ralentir l’avancée du désert et de rendre cultivables des terres qui ne l’étaient plus. Nous verrons demain la pépinière qui joue un rôle essentiel dans ce reboisement. Aliou nous expliqueras aussi comment son père a joué un rôle important dans la mise en place de cette pépinière. Pour plus d’informations sur cette question, un article intéressant ici.

Arrivé au village, traditions obligent, nous nous séparons. Les femmes d’un côté prépareront un Tiep Bou Dien (au poisson donc, dont nous laisserons profiter les autres convives!)
Les hommes iront aux champs, avec Aliou, qui est ici chez lui

Comme au village pilote, cette expérience me fait prendre conscience à quel point les techniques de pompage solaire de plus en plus accessibles révolutionnent l’agriculture dans ces régions. Plusieurs organisations sont possibles. A Lompoul une pompe commune permet d’alimenter des cuves réparties sur les différents champs environnants. Puis un arrosage manuel se fait à partir des cuves. A l’inverse certains agriculteurs ont leur propre installation. A les voir faire, je me pose des questions sur les effets indésirables de cette pratique. Il parait clair que le fait d’avoir de l’eau en quantité apparemment illimitée à un coût modique (une fois l’installation en place) incite à ne pas l’économiser et semble entrainer un certain gaspillage. Dans le cas de l’arrosage semi-manuel on voit les efforts faits pour tirer le meilleur partie de l’eau disponible (arrosage par en dessous, réalisation d’alvéoles autour des pieds pour éviter la déperdition d’eau. Rien de tout ça avec l’arrosage direct.

Quelles seront les conséquences sur les nappes phréatiques déjà soumises à rude épreuve avec les sécheresses à répétition, si ces pratiques se généralisent ? Quelles conséquences également sur la salinisation des sols, problème sérieux dans la région et susceptible d’être aggravés par des techniques d’irrigation de ce type ?

Nous nous retrouvons pour déjeuner, au sein de la communauté Jigéen Jambaar. Cette association dont le nom signifie « Femmes fortes » en Wolof, aide les femmes à faire que leurs activités passent progressivement du stade de moyen de survie à celui d’entreprise solide et viable, et ainsi les rendre plus autonomes. Cela passe par de nombreuses activités, pour en savoir plus, beaucoup d’infomations sont disponibles sur le site de l’association.

Dans toute aventure, il y a un coup de cœur. Un moment où les astres s’alignent et tu as les étoiles pleins les yeux. Notre rencontre avec Jigéen Jàmbaar, cette folle odyssée dans laquelle Odette a réussi à embarquer femmes et familles, fait partie de ces moments étoilés qui ne se racontent pas mais qu’il faut vivre.
Il faut savoir que tout au long de notre voyage au Sénégal, nous avons rencontré des personnes résilientes, courageuses. Mais en arrivant à Jigéen Jàmbaar, je suis fascinée par la force, la résistance de toutes ces femmes de Lompoul qui relèvent leur pagne jusqu’au genou, foulent le sable chaud du désert telles des forteresses.
C’est dans un vent d’humanité que nous tournons le dos à Fama, Aïssata, Coura, Mame Fatou, Marie, Atta, Rokhaya, Ndeye Amy, toutes ces femmes qui font vivre la Maison Jigéen Jàmbaar au quotidien.

Nous nous retrouvons donc dans la concession de l’association. Après le marché effectué au village la préparation du repas est maintenant bien avancée.

Encore quelques minutes et nous nous retrouvons tous autour de ce repas convivial. Il y a là des femmes du villages des volontaires étrangers, et notamment Odette fondatrice de l’association, des hommes venus aider pour la construction d’une nouvelle case dans la concession. Tout le monde collabore gaiement dans une ambiance détendue.

C’est malheureusement déjà l’heure de nous quitter. Après de longs au revoir, nous reprenons la route. Nous ferons une partie du chemin en charrette tirée par un cheval.

De retour au camp, nous prenons notre repas dans la tente commune et profitons du ciel étoilé avant d’aller nous coucher.

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