Celles qui me connaissent savent que je suis Rwandaise à 100%, disons de mère et de père. Mais plus les années passent plus je pense que me définir seulement de cette manière n’est pas en cohérence avec mon sentiment intérieur. Et j’ai compris pourquoi lors de mon dernier voyage que j’ai entrepris en famille et avec mes deux amis (ma petite sœur de cœur Alejandra et mon pote Léo son mari)
J’ai compris que je ne pouvais pas me définir uniquement comme Rwandaise. Si mes jambes qui me permettent de marcher, mes pieds qui me permettent d’être solide et ma colonne vertébrale qui me permet d’être debout droite appartiennent au Rwanda, mes bras, mes yeux, mes oreilles mon sang me permettent d’être une fille du monde. Par tout ce que les pays dans lesquels j’ai vécu, principalement en Afrique et en France m’ont apportés pour être la femme que je suis aujourd’hui.
Ce voyage m’as appris encore autre chose : face a la beauté de ce pays cette beauté à couper le souffle que nous avons reçu gratuitement, je devais en être aussi l’ambassadrice, la protectrice. Pour que les générations futures y compris mes enfants puissent aussi avoir le droit un jour d’admirer, ne fut-ce que pour se ressourcer.
Car oui pour moi les paysages Rwandais sont un antidépresseur naturel et je me fais une joie de vous faire partager ce pays. Petit pays par la taille, mais grand pays par beaucoup d’aspects. Pays à la beauté incroyable qui est ma colonne vertébrale mes jambes et mes pieds.
Merci à mon partenaire de vie qui as rédigé ses articles et qui as pris les photos
Merci à mes enfants
Merci à Amine, Alejandra, Léo pour la confiance .
Merci Ivan pour les moments inoubliables que nous avons vécu avec toi surtout au parc Akagera.
Continue d’écouter ton cœur ❤ qui te pousse à parler et à embrasser les arbres tu as tout compris Tu es un être vivant parmi les autres êtres vivants.
Je sais que vous êtes plusieurs à me dire que c’est votre rêve d’aller visiter le Rwanda.
Je sais que vous attendez que je puisse vous montrer le Rwanda à travers mes yeux.
En attendant que ce rêve se concrétise, je vous invite à voyager à travers nos articles.
Bientôt 8H, nous sommes déjà levés, et presque réveillés! Ivan arrive à la résidence avec l’impressionnant Land Cruiser vert qui va nous transporter pour quelques jours dans notre périple dans l’est du Rwanda. Véhicule parfait pour tous nous emmener à bon port (nous sommes 6) et pour profiter de la balade (toit ouvrant, appréciable lorsque nous seront au parc).
Ivan sera notre guide, chauffeur, ami et fera presque partie de la famille à la fin de notre séjour. Il nous accompagnera pendant toutes nos sorties à l’extérieur de Kigali. Son approche du voyage, sa relation avec la nature nous ont tout de suite séduit. N’hésitez pas à regarder ses photos et à le contacter si vous êtes de passage au Rwanda! https://www.instagram.com/ivan__mucyo
Après un café, nous chargeons tant bien que mal la voiture et nous voilà partis.
Première étape, Fumbwe, au bord du lac Muhazi à 45 minutes de Kigali. Nous admirons du haut de la colline cet étrange lac qui s’étire sur des dizaines de kilomètres mais qui ne mesure que quelques centaines de mètres de large. Cela lui donne parfois une allure de fleuve et, vu d’en haut, celle d’un étonnant lézard. Nous y croisons également de nombreux oiseaux tels ce magnifique souimanga à ventre jaune ou encore ce beaumarquet melba.
Puis direction notre destination principale du jour: le parc Akagera.
Il s’agit d’un parc national de plus de 1000 km2, dans l’est du Rwanda proche de la frontière avec la Tanzanie. Le parc a eu une histoire mouvementée mais depuis 2010 il est administré par African Parks, une ONG vouée à la conservation de la nature, en collaboration avec les communautés locales.
Nous entrons dans le parc vers 13H. Une fois les formalités effectuées nous prenons notre déjeuner pique-nique, délicieux comme d’habitude.
Nous voilà prêts, c’est le vrai départ pour l’aventure dans le parc.
Notre objectif principal pour cette après-midi est d’arriver au camp Mutumba avant la tombée de la nuit. Mais bien sur entre temps nous espérons bien faire de belles rencontres et profiter du paysage. Et nous ne seront pas déçu. Nous rencontrerons successivement un troupeau de zèbre (un peu cachés), une famille d’éléphant (pas très contents de nous voir apparemment), des babouins anubis (dont quelques bébé adorables)
Plus loin nous croisons, d’autres singes (vervet), d’élégantes impalas et de nombreux oiseaux dont nous reparlerons plus tard.
Nous manquons une magnifique vue (d’après Ivan) au moment du couché de soleil, pour cause de ciel nuageux. Mais nous croisons malgré tout de magnifique paysages.
Les derniers kilomètres seront moins contemplatifs, car nous devons rejoindre le camp avant la nuit et nous sommes un peu en retard.
Mission accomplie, nous arrivons juste à temps pour voir le coucher de soleil. Nous passons les barrières électriques de protection du camp (nous verrons plus tard que nous ne regretterons pas qu’elles soient là et qu’elles fonctionnent bien!)
Nous ne trainons pas trop car il faut encore monter les tentes, après une petite visite du camp. En deux mots: un coin sanitaire, un petit espace repas abrité au cas où, le coin « feu de camp » et le tas de bois pour l’alimenter. En gros c’est tout.
Les tentes sont montées juste à temps avant qu’il fasse complétement nuit. Une petite complication se présente quand nous constatons qu’il manque un arceau pour une des tentes, mais nous bricolons et ça passe. Nous profitons ensuite de la fin du coucher de soleil tout en préparant le feu et le repas du soir.
Moment de calme incroyable. Nous sommes au milieu du parc aucune présence humaine à des dizaines de kilomètres à la ronde.
Nous profitons de notre repas, puis d’une petite soirée musique (Ivan a amené sa guitare)
Nous allons nous coucher afin de bien nous reposer pour profiter de la journée du lendemain.
Mais la nuit sera un peu plus agitée que prévu. Vers minuit les buffles nous réveillent avec le cri rauques. C’est plutôt agréable.
Plus tard dans la nuit nous sommes réveillés par pas mal d’animation dehors. Visiblement les autres sont debout.
Des rugissements inquiétants semblent bien être ceux de lions. Visiblement troublé par notre agitation, l’un d’entre eux s’approche, énervé, de notre camp. Il tente de charger vers nous, mais la clôture électrique est là pour le dissuader.
Ivan allume les phares et le moteur du 4×4 pour les faire fuir. Mais ils encerclent le camp et ne semblent pas décidés à partir. La nuit redevient calme cependant, petit à petit. Et nous retournons nous coucher.
D’après Ivan cette petite aventure est assez rare. D’ailleurs personne ne nous croit quand on la raconte. (Heureusement nous avons des preuves!). On doit s’en doute se juger chanceux!
Samedi matin, réveil aux aurores, après cette nuit agitée. Nous plions les tentes sous les premières lueurs du jour.
Aujourd’hui, nous allons poursuivre notre exploration du parc. Nous quittons le campement et admirons les magnifiques paysages alors que le jour peine à se lever.
Dans la belle lumière du matin, nous croisons quelques drôles d’oiseaux. L’étrange vanneau du Sénégal, (déjà croisé à Yamoussoukro, chez Marie et Mamadou à Diatoula Les Terres Douces), et le tout aussi étrange francolin à gorge rouge.
Mais la rencontre la plus émouvante de ces premières heures de la matinée est une famille d’élégantes girafes, qui nous laissent le passage nonchalamment, en se dirigeant vers le fond de la vallée.
Puis de nouveaux les zèbres et de nombreux oiseaux plus étonnants les uns que les autres. On ne peut pas les citer tous, mais pour ceux que ça intéresse nous ferons un petits résumé de tous les oiseaux croisés lors de notre voyage.
Puis nous nous arrêtons pour prendre un petit déjeuner. C’est un des rares endroits dans le parc où l’on a le droit de sortir de la voiture.
Le petit déjeuner est copieux, accompagné de café et de thé. Tout ça aux abords de buissons qui abritent des dizaine de papillons plus chatoyants les uns que les autres.
Mais nous rangeons rapidement car les choses semblent s’animer sur la plaine alentour.
Effectivement un peu plus loin nous attendent plus d’une dizaine de lions, dans les hautes herbes et d’autres dont un mâle nonchalant, sont même allongés au milieu du chemin.
Nous avons le temps de les admirer longuement, sous l’œil attentif de nombreux oiseaux, dont ce magnifique guêpier d’Europe.
Après de longues minutes d’observations, nous quittons les lions à regret, et continuons la visite.
Nous croisons des impalas, des topis et bien sûr toujours de nombreux zèbres.
Après quelques heures nous nous arrêtons pour faire une pause au bord du lac.
Là nous attendent des dizaines de tisserins, affairés à fabriquer leurs étonnants nids.
Mais nous devons rapidement repartir, car nous avons rendez-vous à 16H à l’autre bout du parc pour une visite sur le lac.
Nous quittons donc le nord du parc direction les lacs plus au sud pour une balade en bateau. Notre rendez-vous est prévu à 16H.
Mais la nature sauvage en décidera autrement. Sur le chemin, nous rencontrons une famille de rhinocéros au milieu de la route, visiblement peu décidés à nous laisser passer. Ils semblaient vouloir nous rappeler que nous sommes peu de chose face à cette nature sauvage que l’on maltraite tant. Nos petits programmes sont bien dérisoires quand les forces de la nature se rebellent que ce soit sous la forme d’un évènement climatique, d’un animal ou même d’un virus… et c’est une bonne leçon finalement.
Après les avoir longuement admirés, ils nous laissent finalement passer, mais cette demi-heure de retard nous fera rater l’heure du bateau. Nous devrons donc attendre le suivant.
En attendant nous faisons une petite balade au bord du lacs et nous croisons plusieurs hippopotames à l’affut, quelques singes et bien sûr beaucoup d’oiseaux dont ce magnifique vanneau du Sénégal que nous avions déjà croisé ce matin.
Nous montons finalement dans le bateau. Il est un peu tard, ce qui veut dire que nous ferons la visite à la nuit tombante. C’est plutôt agréable, mais un peu plus compliqué pour les photos.
Nous longeons les rives du lacs et pouvons admirer la faune sur les rives ou dans l’eau.
Sur les berges nous apercevons quelques animaux déjà croisés plus tôt: des impalas parfois bien cachés, des hippopotames, des buffles accompagnés de leurs fidèles pics-boeufs à bec rouge. Quelques crocodiles sont également à l’affut.
Beaucoup d’oiseaux bien sûr, comme ces tisserins eux aussi en train de confectionner leurs nids, les hérons goliath et les majestueux pygargues vocifères (leur nom anglais, « African Fish Eagle » permet mieux de comprendre la famille à laquelle ils se rattachent). Les cormorans, les ibis et bien d’autres ne manquent pas à l’appel.
Le soleil se couche. C’est l’heure où les oiseaux se regroupent pour la nuit et nous pouvons admirer leurs danses, ils se croisent et se frôlent toutes espèces confondues dans les dernières lueurs du jour.
C’est l’heure de rentrer. Nous rejoignons le débarcadère. Il fait presque nuit lorsque nous quittons le parc, pour rejoindre à quelques kilomètres notre logement pour cette nuit. Il s’agit de l’Akagera Rhino Lodge.
Nous allons passer une nuit dans cette résidence éco-touristique aux chambres spacieuses et agréables. De notre terrasse la vue nous donnera encore l’impression d’être retiré du monde.
Aujourd’hui le programme est un peu différent. Nous restons dans les villages aux abords du parc Akagera, et nous allons participer à des activités en lien avec les populations locales. Ces activités nous permettent de découvrir certains aspects de la culture Rwandaise tout en permettant aux familles concernées de tirer quelques revenus du tourisme.
La première activité est la fabrication de la bière traditionnelle, à base de banane. Nous participerons à presque toutes les étapes de la préparation, en commençant par le déterrage des bananes qui avaient été préalablement mises à fermenter sous terre. L’épluchage et le broyage des bananes n’a presque plus de secret pour nous. De même que les étapes de préparation des graines de sorgho qui entrent aussi dans la préparation. Nous maitrisons maintenant (presque) leur broyage sur une pierre plate, pour donner la farine qui sera ajoutée au jus de banane.
La 2ème activité sera la visite de ruches. Ce sera une activité un peu écourtée puisque nous ne verrons pratiquement pas d’abeilles ! Faute de protections vraiment appropriés et alors que les abeilles on momentanément quitté les ruches. Nous aurons par contre une explication détaillée du fonctionnement des ruches traditionnelles ainsi que de leur complémentarité avec les ruches « modernes ».
Nous en profitons pour acheter quelques pots de ce miel qui s’avèrera délicieux.
Notre voyage dans la région du parc Akagera est bientôt terminé. Nous prenons le chemin du retour. Quelques heures de routes et nous voilà de nouveau dans les embouteillages de Kigali. Nous arrivons alors que la nuit tombe.