Celles qui me connaissent savent que je suis Rwandaise à 100%, disons de mère et de père. Mais plus les années passent plus je pense que me définir seulement de cette manière n’est pas en cohérence avec mon sentiment intérieur. Et j’ai compris pourquoi lors de mon dernier voyage que j’ai entrepris en famille et avec mes deux amis (ma petite sœur de cœur Alejandra et mon pote Léo son mari)
J’ai compris que je ne pouvais pas me définir uniquement comme Rwandaise. Si mes jambes qui me permettent de marcher, mes pieds qui me permettent d’être solide et ma colonne vertébrale qui me permet d’être debout droite appartiennent au Rwanda, mes bras, mes yeux, mes oreilles mon sang me permettent d’être une fille du monde. Par tout ce que les pays dans lesquels j’ai vécu, principalement en Afrique et en France m’ont apportés pour être la femme que je suis aujourd’hui.
Ce voyage m’as appris encore autre chose : face a la beauté de ce pays cette beauté à couper le souffle que nous avons reçu gratuitement, je devais en être aussi l’ambassadrice, la protectrice. Pour que les générations futures y compris mes enfants puissent aussi avoir le droit un jour d’admirer, ne fut-ce que pour se ressourcer.
Car oui pour moi les paysages Rwandais sont un antidépresseur naturel et je me fais une joie de vous faire partager ce pays. Petit pays par la taille, mais grand pays par beaucoup d’aspects. Pays à la beauté incroyable qui est ma colonne vertébrale mes jambes et mes pieds.
Merci à mon partenaire de vie qui as rédigé ses articles et qui as pris les photos
Merci à mes enfants
Merci à Amine, Alejandra, Léo pour la confiance .
Merci Ivan pour les moments inoubliables que nous avons vécu avec toi surtout au parc Akagera.
Ivan au bord du lac Kivu
Continue d’écouter ton cœur ❤ qui te pousse à parler et à embrasser les arbres tu as tout compris Tu es un être vivant parmi les autres êtres vivants.
Je sais que vous êtes plusieurs à me dire que c’est votre rêve d’aller visiter le Rwanda.
Je sais que vous attendez que je puisse vous montrer le Rwanda à travers mes yeux.
En attendant que ce rêve se concrétise, je vous invite à voyager à travers nos articles.
Bientôt 8H, nous sommes déjà levés, et presque réveillés! Ivan arrive à la résidence avec l’impressionnant Land Cruiser vert qui va nous transporter pour quelques jours dans notre périple dans l’est du Rwanda. Véhicule parfait pour tous nous emmener à bon port (nous sommes 6) et pour profiter de la balade (toit ouvrant, appréciable lorsque nous seront au parc).
Ivan sera notre guide, chauffeur, ami et fera presque partie de la famille à la fin de notre séjour. Il nous accompagnera pendant toutes nos sorties à l’extérieur de Kigali. Son approche du voyage, sa relation avec la nature nous ont tout de suite séduit. N’hésitez pas à regarder ses photos et à le contacter si vous êtes de passage au Rwanda! https://www.instagram.com/ivan__mucyo
Ivan à Nyungwe. Nous en reparlerons…
Après un café, nous chargeons tant bien que mal la voiture et nous voilà partis.
Première étape, Fumbwe, au bord du lac Muhazi à 45 minutes de Kigali. Nous admirons du haut de la colline cet étrange lac qui s’étire sur des dizaines de kilomètres mais qui ne mesure que quelques centaines de mètres de large. Cela lui donne parfois une allure de fleuve et, vu d’en haut, celle d’un étonnant lézard. Nous y croisons également de nombreux oiseaux tels ce magnifique souimanga à ventre jaune ou encore ce beaumarquet melba.
Puis direction notre destination principale du jour: le parc Akagera.
Il s’agit d’un parc national de plus de 1000 km2, dans l’est du Rwanda proche de la frontière avec la Tanzanie. Le parc a eu une histoire mouvementée mais depuis 2010 il est administré par African Parks, une ONG vouée à la conservation de la nature, en collaboration avec les communautés locales.
Nous entrons dans le parc vers 13H. Une fois les formalités effectuées nous prenons notre déjeuner pique-nique, délicieux comme d’habitude.
Nous voilà prêts, c’est le vrai départ pour l’aventure dans le parc.
Notre objectif principal pour cette après-midi est d’arriver au camp Mutumba avant la tombée de la nuit. Mais bien sur entre temps nous espérons bien faire de belles rencontres et profiter du paysage. Et nous ne seront pas déçu. Nous rencontrerons successivement un troupeau de zèbre (un peu cachés), une famille d’éléphant (pas très contents de nous voir apparemment), des babouins anubis (dont quelques bébé adorables)
Plus loin nous croisons, d’autres singes (vervet), d’élégantes impalas et de nombreux oiseaux dont nous reparlerons plus tard.
Nous manquons une magnifique vue (d’après Ivan) au moment du couché de soleil, pour cause de ciel nuageux. Mais nous croisons malgré tout de magnifique paysages.
Les derniers kilomètres seront moins contemplatifs, car nous devons rejoindre le camp avant la nuit et nous sommes un peu en retard.
Mission accomplie, nous arrivons juste à temps pour voir le coucher de soleil. Nous passons les barrières électriques de protection du camp (nous verrons plus tard que nous ne regretterons pas qu’elles soient là et qu’elles fonctionnent bien!)
Nous ne trainons pas trop car il faut encore monter les tentes, après une petite visite du camp. En deux mots: un coin sanitaire, un petit espace repas abrité au cas où, le coin « feu de camp » et le tas de bois pour l’alimenter. En gros c’est tout.
Les tentes sont montées juste à temps avant qu’il fasse complétement nuit. Une petite complication se présente quand nous constatons qu’il manque un arceau pour une des tentes, mais nous bricolons et ça passe. Nous profitons ensuite de la fin du coucher de soleil tout en préparant le feu et le repas du soir.
Moment de calme incroyable. Nous sommes au milieu du parc aucune présence humaine à des dizaines de kilomètres à la ronde.
Nous profitons de notre repas, puis d’une petite soirée musique (Ivan a amené sa guitare)
Nous allons nous coucher afin de bien nous reposer pour profiter de la journée du lendemain.
Mais la nuit sera un peu plus agitée que prévu. Vers minuit les buffles nous réveillent avec le cri rauques. C’est plutôt agréable.
Plus tard dans la nuit nous sommes réveillés par pas mal d’animation dehors. Visiblement les autres sont debout.
Des rugissements inquiétants semblent bien être ceux de lions. Visiblement troublé par notre agitation, l’un d’entre eux s’approche, énervé, de notre camp. Il tente de charger vers nous, mais la clôture électrique est là pour le dissuader.
Ivan allume les phares et le moteur du 4×4 pour les faire fuir. Mais ils encerclent le camp et ne semblent pas décidés à partir. La nuit redevient calme cependant, petit à petit. Et nous retournons nous coucher.
D’après Ivan cette petite aventure est assez rare. D’ailleurs personne ne nous croit quand on la raconte. (Heureusement nous avons des preuves!). On doit s’en doute se juger chanceux!
Samedi matin, réveil aux aurores, après cette nuit agitée. Nous plions les tentes sous les premières lueurs du jour.
Aujourd’hui, nous allons poursuivre notre exploration du parc. Nous quittons le campement et admirons les magnifiques paysages alors que le jour peine à se lever.
Dans la belle lumière du matin, nous croisons quelques drôles d’oiseaux. L’étrange vanneau du Sénégal, (déjà croisé à Yamoussoukro, chez Marie et Mamadou à Diatoula Les Terres Douces), et le tout aussi étrange francolin à gorge rouge.
Mais la rencontre la plus émouvante de ces premières heures de la matinée est une famille d’élégantes girafes, qui nous laissent le passage nonchalamment, en se dirigeant vers le fond de la vallée.
Puis de nouveaux les zèbres et de nombreux oiseaux plus étonnants les uns que les autres. On ne peut pas les citer tous, mais pour ceux que ça intéresse nous ferons un petits résumé de tous les oiseaux croisés lors de notre voyage.
Puis nous nous arrêtons pour prendre un petit déjeuner. C’est un des rares endroits dans le parc où l’on a le droit de sortir de la voiture.
Le petit déjeuner est copieux, accompagné de café et de thé. Tout ça aux abords de buissons qui abritent des dizaine de papillons plus chatoyants les uns que les autres.
Mais nous rangeons rapidement car les choses semblent s’animer sur la plaine alentour.
Effectivement un peu plus loin nous attendent plus d’une dizaine de lions, dans les hautes herbes et d’autres dont un mâle nonchalant, sont même allongés au milieu du chemin.
Nous avons le temps de les admirer longuement, sous l’œil attentif de nombreux oiseaux, dont ce magnifique guêpier d’Europe.
Après de longues minutes d’observations, nous quittons les lions à regret, et continuons la visite.
Nous croisons des impalas, des topis et bien sûr toujours de nombreux zèbres.
Après quelques heures nous nous arrêtons pour faire une pause au bord du lac.
Là nous attendent des dizaines de tisserins, affairés à fabriquer leurs étonnants nids.
Mais nous devons rapidement repartir, car nous avons rendez-vous à 16H à l’autre bout du parc pour une visite sur le lac.
Nous quittons donc le nord du parc direction les lacs plus au sud pour une balade en bateau. Notre rendez-vous est prévu à 16H.
Mais la nature sauvage en décidera autrement. Sur le chemin, nous rencontrons une famille de rhinocéros au milieu de la route, visiblement peu décidés à nous laisser passer. Ils semblaient vouloir nous rappeler que nous sommes peu de chose face à cette nature sauvage que l’on maltraite tant. Nos petits programmes sont bien dérisoires quand les forces de la nature se rebellent que ce soit sous la forme d’un évènement climatique, d’un animal ou même d’un virus… et c’est une bonne leçon finalement.
Après les avoir longuement admirés, ils nous laissent finalement passer, mais cette demi-heure de retard nous fera rater l’heure du bateau. Nous devrons donc attendre le suivant.
En attendant nous faisons une petite balade au bord du lacs et nous croisons plusieurs hippopotames à l’affut, quelques singes et bien sûr beaucoup d’oiseaux dont ce magnifique vanneau du Sénégal que nous avions déjà croisé ce matin.
Nous montons finalement dans le bateau. Il est un peu tard, ce qui veut dire que nous ferons la visite à la nuit tombante. C’est plutôt agréable, mais un peu plus compliqué pour les photos.
Nous longeons les rives du lacs et pouvons admirer la faune sur les rives ou dans l’eau.
Sur les berges nous apercevons quelques animaux déjà croisés plus tôt: des impalas parfois bien cachés, des hippopotames, des buffles accompagnés de leurs fidèles pics-boeufs à bec rouge. Quelques crocodiles sont également à l’affut.
Beaucoup d’oiseaux bien sûr, comme ces tisserins eux aussi en train de confectionner leurs nids, les hérons goliath et les majestueux pygargues vocifères (leur nom anglais, « African Fish Eagle » permet mieux de comprendre la famille à laquelle ils se rattachent). Les cormorans, les ibis et bien d’autres ne manquent pas à l’appel.
Le soleil se couche. C’est l’heure où les oiseaux se regroupent pour la nuit et nous pouvons admirer leurs danses, ils se croisent et se frôlent toutes espèces confondues dans les dernières lueurs du jour.
C’est l’heure de rentrer. Nous rejoignons le débarcadère. Il fait presque nuit lorsque nous quittons le parc, pour rejoindre à quelques kilomètres notre logement pour cette nuit. Il s’agit de l’Akagera Rhino Lodge.
Nous allons passer une nuit dans cette résidence éco-touristique aux chambres spacieuses et agréables. De notre terrasse la vue nous donnera encore l’impression d’être retiré du monde.
Aujourd’hui le programme est un peu différent. Nous restons dans les villages aux abords du parc Akagera, et nous allons participer à des activités en lien avec les populations locales. Ces activités nous permettent de découvrir certains aspects de la culture Rwandaise tout en permettant aux familles concernées de tirer quelques revenus du tourisme.
La première activité est la fabrication de la bière traditionnelle, à base de banane. Nous participerons à presque toutes les étapes de la préparation, en commençant par le déterrage des bananes qui avaient été préalablement mises à fermenter sous terre. L’épluchage et le broyage des bananes n’a presque plus de secret pour nous. De même que les étapes de préparation des graines de sorgho qui entrent aussi dans la préparation. Nous maitrisons maintenant (presque) leur broyage sur une pierre plate, pour donner la farine qui sera ajoutée au jus de banane.
La 2ème activité sera la visite de ruches. Ce sera une activité un peu écourtée puisque nous ne verrons pratiquement pas d’abeilles ! Faute de protections vraiment appropriés et alors que les abeilles on momentanément quitté les ruches. Nous aurons par contre une explication détaillée du fonctionnement des ruches traditionnelles ainsi que de leur complémentarité avec les ruches « modernes ».
Nous en profitons pour acheter quelques pots de ce miel qui s’avèrera délicieux.
Notre voyage dans la région du parc Akagera est bientôt terminé. Nous prenons le chemin du retour. Quelques heures de routes et nous voilà de nouveau dans les embouteillages de Kigali. Nous arrivons alors que la nuit tombe.
Entre nos différentes excursions dans le pays nous sommes restés plusieurs jours à Kigali. Nous avons ainsi pu profiter de cette belle ville. Nous résidions dans le quartier de Gisozi, non loin du mémorial du génocide où nous pouvions nous rendre à pied. Dès notre arrivée (tardive) le premier soir nous avons pu admirer les lumières de cette villes que nous allons explorer dans les jour qui suivront. La vue depuis la terrasse de la résidence IVA, ou nous avons été très bien accueillis est magnifique.
Kigali de nuit, depuis Gisozi
Kigali est une ville moderne par bien des aspects mais à aucun moment on ne sent l’oppression que l’on peut ressentir dans de nombreuse grandes villes occidentales ou africaines (Abidjan y compris!). Malgré ses plus de 1,5 millions d’habitants, le sentiment d’être en ville disparait parfois complétement. Cela tient sans doute à la disposition de la ville autour des nombreuses collines qui la compose. Une autre raison est la végétation très présente dans la ville. On perçoit la volonté de préserver des espaces verts partout dans la ville.
Vue de Kigali depuis le toit du musée de la campagne contre le génocide
Et la nature ne s’y trompe pas. A titre d’exemple de nombreux milans d’Afrique qui ont élu domicile dans un palmier à quelques mètres de notre résidence. Symboles de la vie sauvage, ces grands rapaces ont investi la modernité de la ville. On voit qu’ils sont vraiment chez eux!
Même si Kigali n’échappe pas aux problèmes d’embouteillages, les transports sont relativement simples et rapides, en particulier grâce aux motos-taxis, qui sont un moyen simple, rapide et agréable de se déplacer.
Ces motos sont passés à la propulsion électriques depuis quelques années, avec un ingénieux système de stations d’échange de batterie. La moto s’arrête à la station, la batterie (qui est d’un modèle standardisé) est remplacée en quelques secondes par une batterie chargée, sans avoir à attendre le temps de la recharge. La plupart de ces motos ont même été converties depuis des modèles essences vers cette technologie électrique, un bel exemple de réutilisation. Pour ceux que ça intéresse un article (en anglais) qui parle de cette évolution.
Des véhicules légers sont également utilisés pour différents besoins de transport de personnes ou de matériels, tels ces triporteurs, fabriqués dans le pays.
Au cours de nos pérégrinations dans Kigali nous avons visité de nombreux quartiers. Par exemple Biryogo, avec ses rues piétonnes garnies de nombreux et agréables restaurants et bars. Également une belle rue parsemée de street-art.
De nouveaux quartiers modernes se développent, par exemple autour du célèbre « Kigali Convention Centre », non loin du parlement.
Nous avons également eu l’occasion de manger dans plusieurs restaurants du plus simple au plus huppé, sans parler du magnifique restaurant de cuisine Afro-fusion de Meza Malonga dont nous avons déjà parlé ici.
Kigali est une ville à découvrir. Bien loin des clichés sur les villes Africaines, étonnante par beaucoup d’aspect, ces quelques lignes ne peuvent qu’en donner un tout petit aperçu…
Milan d’Afrique en vol. Au loin le Kigali Convention CentreVue de la colline de Kiyovu, depuis notre résidence à Gisozi
Encore une fois le départ est un peu matinal. Notre destination finale est plutôt vers l’ouest, à Kibuye. Mais avant cela nous allons faire un petit détour plus au sud, par Nyanza.
Nous partons donc vers l’est, sur la route de Muhanga. Après une heure de route nous faisons une pause à Stafford Coffee, à Musambira. C’est joli petit café qui comprend également des projets communautaires.
A Muhanga nous n’allons pas continuer vers l’est même si c’est notre destination finale mais nous bifurquons vers le sud en direction de Nyanza.
Profitons-en pour faire un petit point sur le nom des villes au Rwanda. C’est un sujet délicat et un peu compliqué. En effet les noms de pas mal de villes ont officiellement changés en 2006 (ainsi que l’organisation administrative dans son ensemble). Si certains nouveaux noms semblent passés dans les habitudes, pour d’autres la plupart des gens continuent à utiliser l’ancien nom. Et dans tous les cas certains peuvent encore utiliser l’un ou l’autre, selon interlocuteur. Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver ! En tout cas pour ce qui est de Muhanga, (anciennement Gitarama), le nouveau nom semble assez largement utilisé, donc pas trop de problème ! Par contre pour Kibuye, notre destination plus tard dans la journée, bien peu de personnes utilisent le nouveau nom (Karongi). Nous continuerons donc nous même d’utiliser Kibuye dans nos articles.
Nyanza est l’ancienne « capitale » du royaume du Rwanda. (si ce terme à un sens dans un royaume ou la cour royale et la capitale était historiquement plutôt itinérante)
On va y visiter les palais. Le palais « moderne » et le palais « traditionnel ». Ces visites se passent sur un joli site verdoyant.
Le palais moderne, construit dans les années 1930, est supposé être un « cadeau » du roi de Belgique au Mwami (Roi) Mutara III. Bien étrange cadeau en réalité à la fois symbole et instrument de sa soumission que l’on espère plus nette que celle de son père Yuhi V (Musinga) que les autorités belges viennent de destituer à ce moment. Transformé en musée, le palais est un bâtiment relativement sobre d’un étage. Nous laissons nos chaussures à l’entrée et entrons dans ce lieu pieds nus. La visite nous permet de parcourir les différentes pièces meublées telles qu’elles l’étaient à l’époque. Ce n’est cependant pour la plupart pas le mobilier original qui a été dérobé en grande partie. Chaque pièce nous permet également de parcourir l’histoire du Rwanda par des cartes et explications affichées aux murs, auxquelles s’ajoutent les explications du guide. Les photos ne sont pas autorisées dans le palais moderne.
Le palais traditionnel est une reconstitution, réalisée avec des techniques traditionnelles, de l’ancien palais du Mwami (palais royal) qui se trouvait initialement dans une autre partie de la ville. Avec son hall, sa salle de réception, sa chambre à coucher, le tout savamment séparé par des cloisons tissées d’herbes et de roseaux et soutenu par de fins poteaux qui montent jusqu’au toit. Les pièces semblent s’enrouler gracieusement tel une coquille d’escargot. Nous sommes frappés par la finesse des tissages des cloisons et des parois du palais. Les explications du guide, majestueux lui aussi dans son habit traditionnel, nous permet de comprendre la fonction de chaque pièce et d’entrevoir la vie de cette cour royale disparue.
Dernière étape de la visite, les vaches sacrées, « Inyambo ». Avec leurs cornes majestueuses, elles sont un des symboles du Rwanda, inspiratrices des danses traditionnelles, et pierre angulaire de la culture Rwandaise. Nous les observons s’approcher de nous dignement, en balançant leurs cornes monumentales. Nous pouvons nous approcher et les caresser.
Après un pique-nique sur l’herbe aux abords du palais, nous voilà repartis. Encore trois heures de routes avant d’arriver à notre destination finale au bord du lac Kivu. Heureusement, les paysages magnifiques de plus en plus montagneux au fur et à mesure que l’on progresse nous font oublier les heures de routes. La pluie nous rejoint cependant en cours de route et nous empêche un peu de profiter des derniers paysages.
Nous voilà arrivé, notre maison pour deux nuits : Rwiza Village, au bord du lac Kivu. Situées sur la colline en face du lac, ses étranges cabanes sur pilotis nous offrent une vue magnifique sur le lac.
Après un rapide repas, nous allons nous coucher. De notre petit balcon, la beauté du la Kivu.
Le lendemain nous commençons la journée par une courte traversée sur le lac. La côte du Lac est très découpée, et cela crée de nombreuses baies. Nous traversons l’une d’entre elle pour nous rendre sur une autre partie de la côte. Là, nous marchons dans les collines au milieu (entre autres) des plantations de café.
Cette marche nous mène jusqu’à l’unité de traitement et de conditionnement du café de Mubuga Coffee. Nous effectuons la visite du site. Malheureusement, ce n’est pas une période de récolte, nous ne voyons donc pas ces installations en action. Nous profitons quand même de l’explication de tout le processus.
Au retour nous profitons des paysages, de quelques oiseaux, de cet étrange lézard (il semble cousin de nos margouillats de Côte d’Ivoire, mais qui aurait trempé sa tête dans l’encre bleue)
Nous faisons une petite pause au bord du lac en attendant le bateau, et profitons ainsi de la fin de la belle lumière de la fin de l’après-midi.
Nous voici maintenant de retour à l’hôtel après une courte traversée. Mais le guide qui nous a accompagné nous propose une autre visite. Nous reprendrons bientôt le bateau pour aller visiter certaines des îles qui s’égrènent dans le lac aux abords de Kibuye.
D’abord nous longeons l’île dite « île aux singes ». Comme son nom l’indique nous y croisons un très beau vervet qui vient nous rendre visite sur le bateau. Visiblement très habitué aux visiteurs, il semble savoir ce qu’il trouvera sur notre bateau. Il passe donc quelques minutes avec nous avant de retourner dans sa forêt, rassasié.
Nous nous dirigeons ensuite vers une autre île surnommée « Ile Napoléon » en raison de sa forme qui évoquerait le chapeau du célèbre empereur. Dans cette île nous allons rendre visite aux chauves-souris. Pour cela nous grimpons sur la colline sur laquelle le guide nous accompagne jusqu’à leur abris. Lors de la petite marche d’approche nous croisons quelques belles plantes, plus originales les unes que les autres.
Nous arrivons en haut de la colline, près de l’habitat des chauves-souris. Alors il faut dire que pour nous ce n’est pas très exotique, puisque nous les côtoyons tous les jours à Abidjan. Mais cela nous permet quand même de les voir d’un peu plus près puisqu’ici elles vivent dans des arbustes assez bas et non dans les grands arbres du Plateau à Abidjan. Nous nous préparions à attendre leur envol à la nuit tombée, mais le guide brusque un peu les choses en secouant les arbres, ce qui est une pratique très discutable.
La nuit tombe sur le trajet du retour. Nous profitons des reflets du lac dans la pénombre. Voilà une journée bien remplie. Il fait nuit lorsque nous débarquons sur le ponton de l’hôtel.
Le lendemain, une balade matinale dans le jardin de l’hôtel est l’occasion de croiser quelques beaux oiseaux, même s’ils font leur possible pour rester dissimulés. Ce beau bulbul tricolore se laissera quand même entre-apercevoir et accessoirement photographier ! De même une pie-grièche à tête noir, perché à la cime d’un arbre. Ou encore ce coliou rayé, lui aussi très discret dans les feuillages.
Après une petite baignade dans le lacs, il est déjà temps de repartir. Cette fois nous prendrons la route directe qui part de Kibuye vers l’est, direction : Kigali. Ce n’est pas la meilleure route du Rwanda mais elle est en cours de réfection. Ces nids de poules seront bientôt de l’histoire ancienne.
Après quelques heures de route, nous voilà de retour à Kigali.
La préservation de la mémoire du génocide des Tutsis est essentielle, et se matérialise par de nombreux sites sur tout le territoire Rwandais. A Kigali nous avons en particulier visité deux lieux importants.
Mémorial du génocide de Kigali, à Gisozi
Le mémorial est un endroit étrangement calme et serein. Nous commençons la visite par quelques explications et une vidéo de présentation. Puis la visite nous fait voyager de salle en salle, pour parcourir et comprendre les différentes étapes de ce drame, les acteurs, les responsabilités mais aussi les héros qui s’y sont révélés. Chaque salle comporte des textes, des photos, des cartes, des schémas, parfois des vidéos. Mais aussi des objets, physiques, palpables. Des armes, des vêtements, des os.
Et également des œuvres d’arts, peut-être les mieux à même de parler de cette tragédie.
A l’extérieur, dans les jardins, l’émotion n’est pas prête de retomber. D’immenses dalles recouvrent les fosses communes, destinée à donner une sépulture aussi décente que possible à des centaines de milliers de victimes du génocide. Les « murs des noms », égrène ces listes interminables de patronymes de victimes.
Le mémorial va fermer, on nous indique la sortie. Notre résidence se trouve à quelques pas de là, un peu plus haut sur la colline de Gisozi. C’est donc à pied que nous abordons la rue pentue qui nous ramène chez nous.
Les photos ne sont pas autorisées à l’intérieur du mémorial, nous avons donc très peu de photos personnelles. Mais vous trouverez beaucoup d’informations concernant le mémorial sur le site officiel: https://kgm.rw
Musée de la campagne contre le génocide
Ce musée est très différent du mémorial de Gisozi. Situé dans l’enceinte du parlement, il décrit principalement la campagne militaire menée par l’Armée Patriotique Rwandaise, qui mis fin au génocide et en particulier la bataille et la libération de Kigali. Un des épisodes essentiels de cette libération s’est jouée dans le Parlement lui-même d’où l’importance symbolique de la localisation du musée.
Après avoir parcouru toutes les salles du musée, et écouté les explications érudites de notre guide, la visite se termine sur le toit, où la vue panoramique sur la ville nous permet de mieux visualiser la topologie de la ville et ainsi mieux comprendre les explications qui viennent de nous être données sur la bataille de Kigali.
Vue de Kigali depuis le toit du musée de la campagne contre le génocide:
Il existe également plusieurs autres mémoriaux sur tout le territoire rwandais. Les quatre plus importants ont intégré le patrimoine mondial de l’Unesco en 2023. Il s’agit des mémoriaux de Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero.
De nouveau nous quittons Kigali à l’aube. Nous allons cette fois en direction du Sud. Nous repassons donc par Nyanza sans vraiment nous y arrêter, puis prenons la direction de Huye (anciennement Butare).
Là, nous faisons un arrêt improvisé au Musée ethnographique à l’entrée de la ville. Nous ne regretterons pas cette visite. Le musée nous permet de parcourir l’histoire du Rwanda précoloniale mais surtout de nombreux éléments de sa culture. Le musée comporte entre autre la reconstitution d’une hutte traditionnelle.
Après la visite nous pique-niquons dans le jardin botanique qui entoure le musée, avant de reprendre la route vers Nyungwe.
Nous faisons un autre arrêt rapide à la sortie de Huye, dans les locaux de Huye Mountain Coffee. Une activité permet de visiter les plantations de café et de voir toutes les étapes de la préparation du café.
Malheureusement, nous n’avons pas le temps aujourd’hui. Ce sera pour une autre fois. Nous achetons quand même quelques paquets de café, en grain et moulu qui s’avèrera très bon.
Quelques dizaines de kilomètres après Huye, nous entrons dans l’immense forêt de Nyungwe. Encore quelques kilomètres et nous voici arrivé à notre destination pour la nuit, « Nyungwe Nziza Ecolodge », à flanc de colline, avec la forêt à perte de vue. A l’arrivé nous sommes un peu gênés mais aussi émus par l’accueil fait par une troupe de danseur traditionnel.
Nous profitons de la soirée, mais la pluie fait rapidement son apparition. Il pleut d’ailleurs toute la nuit, et au réveil nous nous demandons si la randonnée sera possible.
Apparemment oui ! Après un petit déjeuner, nous voilà parti pour quelques kilomètres jusqu’au lieu de départ de la randonnée. Sur la route nous croisons une famille babouins qui ne semble pas être gênés par notre présence.
Au programme, on commence par le « Canopy walk », puis nous enchainons avec la randonnée appelée Imbaraga Trail soit une marche de 9 kilomètres avec d’assez forts dénivelés.
Le « Canopy walk » consiste dans la traversé d’une série de ponts suspendus au dessus des arbres. Cette activité est également ludique, avec ces ponts sur lesquels trouver l’équilibre n’est pas toujours évident.
Après ça, les choses sérieuses commencent! Nous entamons la randonnée proprement dîtes. Nous commençons par une descente assez importante puis nous traverserons à plusieurs reprises des ruisseaux. Surtout la pluie abondante des dernières heures rend le terrain extrêmement glissant. Nous nous retrouvons tous par terre à un moment où à un autre !
Nous croisons plusieurs cascades, montons et redescendons les flancs de ces collines par des sentiers escarpés.
Malheureusement nous croiserons très peu d’animaux, mais pouvons admirer de magnifiques paysages brumeux.
Nous terminons cette boucle au moment où la pluie recommence et nous nous hâtons pour parcourir les dernières centaines de mètres qui nous conduirons à l’abri dans les bâtiments du « Uwinka Visitor Center » lieu de départ et d’arrivée des randonnées. Là, nous prenons un déjeuner bien mérité avant de reprendre la route pour retourner à l’hôtel.
Nous profitons une nouvelle fois des magnifiques paysages de la forêt et des collines de Nyungwe, au détour d’une éclaircie, avant de dîner et d’aller nous coucher pour un repos bien mérité.